Gottfried Honegger

Pour Gottfried

Chers touotes et tous, chers amis, 

Je regrette infiniment de ne pouvoir être dimanche à vos côtés pour célébrer Gottfried, sa vie, son oeuvre. Je regrette d'autant plus que j'ai eu le bonheur de lui offrir, avec la grande complicité de mes amis Billarant, l'exposition que le Centre Pompidou lui a consacré, il y a de celaquelques mois. Et c'est à Jean-Philippe et Françoise que j'adresse ces lignes, avec l'espoir qu'ils vous les transmettent aujourd'hui.

Gottfried, vous le savez toutes et tous, était un être rare. Il conjugait la raison et la passion. Il incarnait au plus haut point une demande faite à l'art, non pas tant de nous guérir des malheurs de notre société que de nous libérer de nous-mêmes et des contraintes d'un monde toujours plus répressif. Gottfried et son oeuvre, si indissociable de lui-même, étaient une leçon de vie et d'engagement. Comment pourrions-nous oublier, nous français, le cadeau qu'il aura fait à Mouans-Sartoux et la leçon qu'à travers l'Espace de l'art concret, il nous transmet désormais ?
Gottfried était de ceux qui font de l'art une promesse exigeante, une véritable morale en actes. Les êtres de sa trempe sont trop magnifiques pour qu'ils ne restent pas à jamais dans nos coeurs.

Je souhaiterais qu'au nom de Musée national d'art moderne du Centre Pompidou et qu'en mon nom personnel et celui des équipes qui on travaillé auprès de lui tels Christian Briend et Nathalie Ernoult, vous qui êtes réunis aujourd'hui, sachiez combien nous avons été fiers et heureux de lui consacrer la juste exposition qui lui revenait. Je souhaiterais que vous sachiez que nous conservons et conservons son oeuvre avec gratitude et qu'elle sera présente sur nos cimaises, avec le sentiment que son chemin inspire toutes celles et tous ceux pour qui la création est une exigence de vie.

Bernard Blistène
Directeur
Musée national d'art moderne/ Centre de création industrielle
Centre Georges Pompidou